Discours du Président de l’AEEHB, lors de la Soirée de plaidoyers et de levée de fonds le samedi 25 février 2017 au SIAO.

Discours du Président de l’AEEHB, lors de la Soirée de plaidoyers et de levée de fonds le samedi 25 février 2017 au SIAO.


"Cri de cœur des élèves et étudiants handicapés du Burkina Faso’’
" Discours du Président de l'AEEHB, Président du Comité d'Organisation de la soirée de plaidoyers et de levée de fonds''
Monsieur le Ministre en charge de l’Education et de l’Alphabétisation Président de la Cérémonie
Madame la Ministre en charge de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille Maraine de la cérémonie,
Monsieur Saïdou BIKENGA le Malgrenaaba Sanem de Nagrégo, Parrain
Monsieur Bishop Claver YAMEOGO, invité d’Honneur
Mesdames et messieurs les parlementaires, Mesdames et messieurs les élus, Mesdames et messieurs les représentants d’institutions, directions, administration centrale et directions d’agences, Mesdames et messieurs les représentants d’organisation de/pour personnes handicapées et de syndicats, Mesdames, messieurs les représentants ou responsables de structure de prise en charge de personnes handicapées, Mesdames et messieurs. Distingués invités
Qu’il me soit permis tout d’abord de souhaiter à tous la bienvenue au sein du SIAO. Je voudrais également avant tout propos adresser mes vifs remerciements à l’UNICEF et à tous les partenaires qui nous ont permis d’être ici ce soir pour commémorer les 21 ans de notre association autour de ce dîner gala de plaidoyers et de levée de fonds pour l’amélioration des conditions de vie et d’étude des élèves et étudiants handicapés du Burkina. Mesdames et messieurs, « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en droits et en dignité ».
« Tous les Burkinabè naissent libres et égaux en droits… ».
Vous vous en êtes certainement rendu compte, ce sont là les toutes premières dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948 et de la Constitution du Burkina Faso du 02 juin 1991. « Les personnes handicapées peuvent être touchées dans leurs 5 sens, mais c'est un 6ème qui les délivre ; bien au-delà de la volonté, plus fort que tout, sans restriction, ce 6ème sens qui apparaît, c'est simplement l'envie de vivre. »
A travers ces paroles, l’AEEHB a posé des mots sur une solide conviction, celle qui nous rassemble toutes et tout ce soir. La conviction que le handicap n’altère en rien la volonté d’un individu de trouver une place à part entière dans la société, de s’y accomplir, de s’y émanciper – d’y participer, aussi. « Rien me concernant, sans moi », « rien pour moi, sans moi ».
Mesdames et Messieurs,
Cette envie de vivre sa vie comme les autres, pour s’accomplir pleinement, doit rencontrer un engagement politique sans faille. Cet engagement, c’est celui des gouvernants et de nous tous ici présent.
A nous d’être des ambassadeurs, des relais pour une prise en compte réelle du volet handicap dans tous les programmes, projets et plan de développement. Mes dames et Messieurs excusez-moi d’être long, Une des caractéristiques fondamentales de l’humanité est sa diversité. Cette diversité, vue le plus souvent sous l’angle de la diversité des cultures, des races, des ethnies ou du genre n’accorde pas assez de place aux considérations relatives aux handicaps. Ce constat pose toute la problématique de l’exclusion des personnes handicapées. Or le handicap constitue une dimension inévitable de la diversité.
Il est la conséquence d’une incapacité engendrée par une déficience en relation avec un environnement inadapté. Cette déficience met les tiers concernés dans une situation d’exclusion de la vie sociale de façon générale et du marché du travail de façon singulière et dangereuse. Pour preuve, les organismes internationaux estiment qu’environ on est deja à 15% selon les satistique de l’OMS 2015 15% de la population mondiale est atteint de handicap.
Par ailleurs, 85% des personnes handicapées vivent dans les pays en voie de développement. Selon divers rapports publiés par ces mêmes organismes, la situation des personnes handicapées est surtout marquée par d’importantes inégalités socioprofessionnelles par rapport au reste de la population :
- une personne sur cinq vivant en dessous du seuil de pauvreté est handicapée (rapport de la banque mondiale) ; - dans les pays en développement, la majorité des personnes handicapées appartient aux catégories les plus pauvres ; - 90% des enfants handicapés ne sont pas scolarisés (rapport UNESCO) et 30% des enfants dans la rue sont handicapés (rapport UNICEF) ; - le taux d’alphabétisation chez les adultes handicapés ne dépasse pas 3% chez les hommes et 1% chez les femmes. Mesdames et messieurs, Aussi, sans aucune exagération, nous estimons que ces chiffres dépeignent le triste sort des personnes handicapées dans notre pays.
Les politiques publiques tentent d’y apporter des solutions. Dans ce sens, le cadre législatif et règlementaire de notre pays peut être jugé comme assez étoffé. Mais entre les dispositions de ce corpus juridique, les discours politiques de tout bord et la réalité, il y a encore beaucoup à faire pour que ce que se disent les uns soit vécu par les autres.
Selon les dispositions de l’article 2 de la loi n°012-2010/AN du 1er avril 2010, portant protection et promotion des droits des personnes handicapées, « on entend par personne handicapée, toute personne qui présente une ou des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à sa pleine et effective participation à la vie de la société sur la base de l’égalité avec les autres ».
Ces dispositions confirment l’idée première selon laquelle les personnes handicapées, du fait de leur déficience, sont défavorisées à bien des égards. Pour pallier à cet état de fait, la loi sus citée prévoit des traitements de faveur dans les domaines de la santé, de l’éducation, des transports, des infrastructures, de la formation professionnelle, de l’emploi, des sports, des loisirs, des arts de la culture et de la communication,...ect
Les décrets pris en application des dispositions des articles 3 et 4 de la loi n°2012-2010/AN du 1er avril 2010, ouvrent aux personnes handicapées des droits effectifs. Malheureusement, la clarté des dispositions législatives et règlementaires contraste avec la sombre situation quotidienne des personnes concernées par le handicaps.
Beaucoup d’actes ont été posés. Mais le chemin reste encore assez long pour une inclusion totale des personnes handicapées. Mesdames et messieurs, On trouve les Personnes Handicapées dans toutes les régions du monde et parmi toutes les catégories sociales. Et, quel que soit le pays, leurs conditions de vie sont toujours inférieures à celles des autres habitants du fait de barrières physiques, sociales ou culturelles. Elles sont en majorité pauvres. Elles ont peu ou pas accès aux structures de formation, d’éducation et d’emploi.
Elles ont deux ou trois fois plus de chance d’être au chômage. Elles vivent au bas de l’échelle sociale, bien souvent à la charge de leurs familles, d’œuvres charitables ou de mendicité. Elles ont cependant un potentiel et peuvent contribuer au développement de leurs communautés et de leurs sociétés. De même elles ont les mêmes droits que n’importe quel citoyen de bénéficier des services répondant à leurs besoins de santé, de réadaptation, d’éducation et sociaux.
Malgré ces états de faits, et pendant longtemps, les sociétés sont pensées, édifiées comme si les Personnes Handicapées n’existaient pas, comme si tout un chacun pouvait voir, entendre, marcher, comprendre, réagir avec rapidité et efficacité aux signaux du monde qui nous entoure. Cette incapacité à prendre en compte les besoins de tous les citoyens dans l’édification des sociétés, a conduit à la marginalisation des Personnes Handicapées et leur relégation au dernier rang de l’échelle sociale et économique. Or, l’important pour ceux qui souffrent du handicap n’est pas de vivre comme les autres, mais parmi les autres. Une société parfaite est celle qui reconnaît la diversité comme une richesse.
Mesdames et messieurs, chers invités,
Diriger une association comme la notre n’est une œuvre merveilleuse, mais qui est loin d’être un long fleuve tranquille. Elle demande un amour immodéré pour son prochain ; Du courage, et la force de ne pas fléchir même quand l’espoir semble perdu.
Elle nécessite une foi inébranlable en Dieu, qui vous aide à garder le cap et à avancer même quand les difficultés nous semblent insurmontables. Et que dire des ressources, qui, malgré les efforts, sont toujours insuffisantes face à l’ampleur des besoins de nos frères et soeurs handicapés ?
Mais quant au bout du compte, on se rend compte que chacune de ces actions peut changer la vie de l’un des nôtres, et que l’on peut apercevoir sur leur visage une étincelle de bonheur, c’est le plus beau des cadeaux.
Alors on continue, et on continuera tant qu’il y aura de la souffrance dans ce monde. Je ne saurais terminer mon intervention sans remercier une fois de plus tous ceux qui de prêt ou de loin ont contribué à la réussite de cette soirée.
Merci pour votre contribution que j’avoue déterminante dans le cadre de la célébration des 21 ans de vie de notre association. Je m’ne voudrais de ne pas citer :
- l’UNICEF, pour soutien financier et technique qui vient d’être renouveler pour l’année 2017 - la Direction de la Promotion des Personnes Handicapées - la Direction de la Promotion de l’Education Inclusive, des Filles et du Genre - Les directions techniques des Ministères - Les organisations de/pour personnes handicapées, - Les entreprises privées et publiques, association et ONG partenaires de la cérémonie
Je tiens aussi à remercier au nom des étudiants handicapés les Présidences des Universités de Ouagadougou, Pr Joseph Ki ZERBO et de Ouaga II qui ont acceptés après notre plaidoyer d’appliquer les décrets de la loi 012 du 1er avril 2010 c’est-à-dire ce jour tout étudiant handicapés détenteur d’une carte d’invalidité bénéficie d’une réduction du droit d’inscription à 50%, bénéficie du tiers temps et de deux (02) redoublement.
Nos remerciement vont aussi à l’endroit de tous ceux qui travail jours et nuit pour l’amélioration des conditions de vie et d’étude des personnes handicapées.
Remercions d’avance et incitons tous à contribuer ce soir par un don afin de donner une chance à un élève ou un étudiant de continuer ces études.
J’invite par ailleurs les personnes handicapées à plus d’ardeur et de persévérance car à vouloir vaincre sans péril on triomphe sans gloire.




Comme mots de la fin, je citerai Raoul FOLLERAU, cet éminent humaniste français qui dit « Nul n’a le droit d’être heureux seul » Je vous remercie de votre aimable attention.
Boukary KIEMA Président de l'AEEHB Président du Comité d'Organisation

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